Le Canal du Nivernais qui est un canal à bief de partage reliant la Loire à l’Yonne et donc à la Seine, nécessite une alimentation en eau constante et suffisante à son point le plus haut.

Cette alimentation aurait pu justifier, comme tout canal de ce type, un système complexe de plans d’eau, réservoirs et rigoles. Citons, par exemple, le Canal de Bourgogne, le Canal du Centre ou encore le Canal du Midi.

Le Canal du Nivernais est, lui, alimenté en grande partie par la rigole d’Yonne qui amène l’eau du Lac de Pannecière au lieu dit Port Brûlé.
Cette rigole de presque 25 kilomètres serpente à flanc de coteaux, à côté de la Rivière Yonne, qu’elle enjambe par l’Aqueduc de Montreuillon (152 mètres de long et 33 mètres de hauteur). Ce fossé cimenté, profond de 0,80 à 0,90 mètres, prend naissance à l’aval du bassin compensateur du barrage de Pannecière. Son alimentation s’effectue par une vanne secteur équipée d’un flotteur qui permet une régulation constante du débit. Pour assurer une bonne alimentation, le débit minimum nécessaire est de 1m3 / seconde, le maximum de 1,5m3.

Le projet de rigole est dû à Charles Antoine François Poirée, ingénieur du canal, qui préconisa la réalisation d’un ouvrage amenant, par gravité, l’eau de l’Yonne jusqu’au bief de partage. Cette alternative proposée en 1830- 1831 était novatrice, en effet, tous les prédécesseurs de Poirée jugeaient suffisante l’alimentation par les étangs et par les cours d’eau parallèles comme l’Yonne, la Cure ou encore la Canne et l’Aron.
Les travaux de la rigole se terminèrent à l’automne 1843, ce qui permit une navigation importante et sécurisée. Plus de 1 500 bateaux par an versant Seine et plus de 950 versant Loire.

La navigation et le flottage exigeaient des besoins en eau conséquents, les ingénieurs imaginèrent des aménagements supplémentaires :
• Des machines mues par le vent pour relever les eaux de fond de l’Etang de Baye,
• Une rigole prenant l’eau de l’Aron vers l’Etang de Vaux dont il reste quelques vestiges,
• La création de nouveaux réservoirs dans le Morvan (une anticipation de Pannecière).

L’abandon du flottage, dû à l’utilisation du charbon, à la concurrence avec le transport par péniches et par trains, et à une difficulté de conciliation avec la navigation, permit d’utiliser la rigole à l’usage du seul canal.
Depuis 1949, l’eau de la rigole est toujours celle de l’Yonne, après un passage obligé dans le lac de Pannecière.
Ouvrage à voûtes multiples et contreforts, ce lac de 520 hectares constitue le plus grand lac du Morvan. La digue, longue de 352 mètres et de 49 mètres de hauteur, va connaitre des travaux de rénovation importants en 2011-2012.

La rigole d’Yonne est également une voie de communication entre le Morvan et le Bazois.
Randonner sur ses bords constitue une agréable promenade « rafraîchissante » entre coteaux, forêts et bocages.

La rigole d’Yonne

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